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Je me souviens parfaitement de cette période. Ma jeunesse. Jeunesse insouciante, jeunesse inconsciente, face à la guerre
qui arrivait et au danger qui nous menaçait.
C'était le soir du bal de la saint Jean. Cette année, j'avais eu la permission d'y aller, avec ma soeur ainée, Juliette.
Elle avait 19 ans, et était responsable aux yeux de mes parents, contrairement à moi qui n'en avait que 16.
Donc nous nous étions rendus à pieds, vers le centre du village. Le chemin avait été très agréable, la route était bordée
de lumière, de lampions, et tout cela donnait un air de fête.
Durant la soirée, je m'était un peu ennuyée, ma soeur dansait avec quelques jeunes hommes, des futurs prétendants.
Il est vrai qu'elle était très jolie, avec ses long cheveux blonds, ses yeux verts, et sa grande taille. Tous les hommes
du village la voulaient comme femme. Elle avait l'air de bien s'amuser, contrairement à moi, qui était assise sur une chaise,
à attendre que l'on m'invite. Comme s'il avait lu dans mes pensées, un jeune homme du nom de thierry vint me voir,
et me proposa une danse. J'accepta avec plaisir.
Nous dansâmes pratiquement toute la soirée ensemble.
Au bout d'un moment, nous avons été nous assoire et nous avons beaucoup
parlé. Si bien que nous devîmes de plus en plus proches et attachés
l'un à l'autre.
Au mois de novembre, il était venu frapper à la porte de chez moi. Il faisait un froid glacial dehors, je l'ai donc invité
près du feu. Mes parents le connaissait, je leur en avait parlé, et je crois bien qu'ils l'appréciaient.
Ce soir là, après s'être réchauffé et avoir parlé un peu avec moi, il demanda à voir mon père. Je ne savais pas se qu'il
voulait lui dire, et cela me parut curieux, d'autant plus que je n'eu pas la permission d'assister à cette conversation.
Celle ci se termina d'ailleurs assez rapidement, et mon père le raccompagna à la porte, sans dire un mot. Lorsqu'il
revint, il se mit près du feu, et contempla les flammes qui dansaient dans le foyer, immobiles. Il me regarda, et me dit que
Thierry était venu demander ma main auprès de lui. Quand j'entendis cela je sentis mon coeur battre dans ma poitrine, j'étais
heureuse et contente, je crois même que c'est à ce moment là que je me
rendis compte que j'étais amoureuse, en fait, je l'aimais depuis le
premier jour.
Malheureusement, mon père continua et me dit qu'il avait refusé, j'étais beaucoup trop jeune, il ne le connaissait pas assez.
Alors mon sourire s'effaça, mon coeur reprit un rythme normal, et je retenu une larme qui allait s'échapper de mon oeil pour
mourir le long de ma joue.
Mon père partit, sans mot dire, et je resta là, devant les flammes dansantes.
Cela ne nous empêcha pas de nous revoir, bien au contraire, nous
étions ensemble de plus en plus souvent. Il éprouvait une grande
tristesse de
de ne pas pouvoir m'épouser, moi aussi, et nous nous sommes alors dis que quelque soit sa volonté, nous nous marierions,
un jour.
Les mois passaient, et notre amour grandissait. Bientôt j'allais avoir dix huit ans.
La guerre arrivait à grands pas, et comme si le destin s'acharnait une deuxième fois sur moi, Thierry recu une convocation.
Alors mon coeur se déchira, je compris qu'il allait devoir partir, que j'allais devoir vivre pendant une durée indeterminée
sans lui. Et là une ombre passa sur mon visage.
Reviendra - t-il ?
Il étai très gentil avec moi, il me rassurait du mieux qu'il pouvait,
en me disant que notre amour était plus fort que la guerre que nous
étions fait l'un pour l'autre, et que nous nous retrouverions dès cette
mauvaise période passée. Il a même ajouté que l'on se marirait dès son
retour, et m'a demandé de réfléchir à la cérémonie et à la fête pendant
son absence. Il me promis de jolies lettres, et me demanda d'avoir
confiance en lui, que l'on se reverrait très bientôt. Ces belles
paroles me redonnèrent du baume au coeur, pendant quelques temps, mais
quand vint le moment de la séparation je me demandais si je survivrais
si il devait ne pas revenir.
Les jours qui suivirent furent interminables, je m'occupais comme je le
pouvais, mais mes pensées n'étaient que pour lui. Pensait -il à moi lui
aussi. Oui, j'en étais convaincu. Je passais mes soirées assise sur une
chaise, regardant par la fenêtre, si je ne le voyait pas au loin dans
la pénombre.
Les jours, les semaines, les mois passèrent, et je n'avais aucune
nouvelle, pas même une des lettres qu'il m'avait promise. Rien.
Pourtant, j'étais convaincu qu'il m'aimait et qu'il pensait à moi, je le savais.
Un jour, je marchais en direction de la poste avec Juliette, qui elle
recevait des dizaines de lettres. Nous allâmes au guichet et je demanda
pour la enième fois si il y avait quelque chose pour moi. A mon grand
étonnement, oui, il y avait une lettre.
Mon coeur bondit, je pris la lettre et remerciant je ne sais combien de fois la postière et m'assis sur un banc pour la lire.
J'ouvris l'enveloppe, deplia la lettre, mais je vis qu'elle n'était pas
de lui. Elle était écrite à la machine, paraissait très serieuse.
Je la lu rapidement et quand je l'eu terminé, je recommenca une deuxieme fois. Je ne pouvais croire se qui se passait.
Je remis la lettre dans son enveloppe, comme pour fuire la vérité. Mais
tout cela était bien réel. Mon coeur était brisé cette fois il n'y
avait plus aucun espoir, cette lettre avait détruit toutes mes
esperances, mon avenir. Notre avenir.
Comme le disait la maréchal qui avait écrit ce message, il n'était plus
là, il avait était tué à la guerre. "Mort pour la France" voilà les
termes qu'il avait employé. Il était mort pour la France, et sa je ne
pouvais pas encore l'accepter, j'aurais préferé qu'il soit vivant,
vivant pour moi, pour nous, pour nos futurs enfants...Mais maintenant,
je voyais tous les projets que nous avions fait ensemble, avant qu'il
ne parte, s'envoler. Si seulement j'avais pu le retenir, le garder pres
de moi, mais contre une nation je ne pouvais rien, je n'étais rien.
Je pleurais. Pourquoi ? Pourquoi cela lui était - il arrivé à lui ? Pourquoi ? De qu'elle facon la guerre c'était-elle permi
de me retirer un être que j'aimais.
Un océan de larmes coulaient le long de mes joues, je ne pouvais plus
retenir ma tristesse, maintenant j'avais vraiment l'impression que le
destin s'acharnait sur moi.
Je n'avais pas encore vu, mais avec cette lettre, il y avait également
un petit colis, qui contenait quelques unes de ses affaires
personnelles. Il y avait également des lettres, écrites de sa mains, et
qui visiblement m'étaient destinées. Il aurait du me les envoyer. Peut
etre n'a-t-il pas pu.
Il devait y en avoir une dizaine, je les pris dans mes mains, mais ne
les lus pas. Je ne voulais pas, je ne voulais pas me plonger dans une
lecture qui acheverai ma tristesse, tel un coup de poignard. Je crois
même que je lui en voulait. Je lui en voulait de ne pas me les avoir
envoyé, de ne pas avoir cherché à me les faire parvenir, de m'avoir
laissé trop longtemps sans nouvelle de lui. Peut etre avait-il
essayait, peut-etre n'y était-il pas arrivé ?
Je passais des jours et des mois entiers à pleurer sur mon sort,
je ne sortais pas de chez moi, je ne voulais voir personne, et je ne
parlais plus.
Puis de nombreux mois plus tard, je me rapelais les lettres que je
n'avais pas lu, que je n'avais pas eu envie de lire. Bizarrement,
maintenant j'en avait envie, comme pour faire une sorte de deuil. C'est
ce que je fit, je passa près de trois heures a lire, a relire, a
admirer et essayer de scruter son écriture.
Mon amour,
Je ne sais pas si tu recevras mes lettres un jour. Je ne peut pas les
envoyer. Tout contact avec l'extèrieur nous ai formellement interdit,
alors j'écris encore et toujours, et peut être qu'un jour, tu pourra
les lire, j'espère.
Je souhaite que tout se passe bien chez toi, dans ta famille. Tes
parents vont bien ? Et ta soeur ? Et toi ? comment vas -tu ? Tu me
manque tellement.
Tu sais, ici la vie est très dure, c'est la guerre, chaque jour, je
vois des centaines d'hommes tomber autour de moi, je vois les officiers
rédiger des lettres aux familles, rassemblant leurs affaires...
Nous sommes dans des conditions horribles, mais je ne t'en parlerais
pas, je veux que tu ne garde qu'une seule image de moi, l'image de cet
homme drôle et fort que tu as connu.
Je sais que se que je vais écrire à présent ne va pas être agréable à lire, mais je pense que c'est nécessaire.
Comme je te l'ai dit, ici des milliers d'hommes meurent chaque jour.
Moi aussi, je peux mourrir a chaque instant, et si un jour cela devait
arriver, j'aimerai que tu continue ta vie, que tu poursuive ton chemin,
que tu trouves quelqu'un qui saura t'aimer comme moi je t'aime,
quelqu'un avec qui tu pourras construire un avenir, avoir des enfants,
et tout se dont tu rêves. Bien sur, j'espère et je souhaite que cela
n'arrive jamais, que je revienne de la guerre, et que l'on puisse
réaliser tous nos projets, mais je voulais te dire que si un jour cela
devait arriver, je voudrai que tu vives une vie heureuse.
Ces sûr ces quelques paroles que je vais maintenant devoir te laisser.
Prends bien soin de toi
je t'aime
Après avoir lu cette lettre, j'étais boulversée, mais je savais
aussi qu'il avait raison, qu'il ne fallait pas que je passe toute ma
vie a pleurer sur lui, et que je devais construire ma propre route.
C'est d'ailleurs se que je fis, en effet, maintenant, j'ai un mari, des
enfants, et une de mes petites filles, pleure sur mes genoux. Elle
vient de connaitre l'amour, mais celui ci fut bref, et elle laisse ses
larmes s'échapper, comme je les fait il y 40 ans. En la consolant, je
repense à cette histoire, à mon histoire, et un brin de mélancolie se
dessine dans mes yeux. Une larme tombe sur sa main.
"Tu pleure mamie ?"
"Oui".
Commentaires :
epsilon |
L'homme aussi est assassin...Au sein de cette histoire triste, comme peut l'être une histoire d'amour manquée, je préciserais que la bétise humaine et ses guerres est en l'occurence plus responsable que le temps qui passe...
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anallys 27-10-04
à 19:12 |
Re: L'homme aussi est assassin...Tout a fait d'accord avec vous (toi ?)
J'aurai peut etre du preciser que le titre et l'histoire n'avait rien a voir, le titre faisant reference a une chanson de Renaud, Mistral gagnant. |
à 18:21